Comment avoir un « style » d’écriture ?

Comment avoir un «style» d'écriture ?

Prélude :

Le « style » littéraire est l’expression inhérente d’un auteur dans sa façon d’écrire. Attachée à son identité et au « moi » de la plume, le « style » n’est autre que l’empreinte d’un écrivain, voire sa signature. Il se concentre donc dans la manière d’utiliser le langage pour la rédaction d’une idée.

Comment avoir un style d’écriture ?

Cette question hante souvent les auteurs qui souhaitent écrire leur premier manuscrit.
Comment avoir du « style » ? Comment « bien écrire » ? Comment être « reconnu » par son public ?

Cette vaste problématique est étudiée aujourd’hui par ImperialDream pour balayer un petit préjugé. Au contraire de beaucoup de pseudos conseillers littéraires qui accumuleront les méthodes et les incantations chamanes pour vous apprendre à avoir un « style », la boule de poils se contentera de vous dire qu’elle est incapable de vous apprendre l’art du « style d’écriture ».

« Quel intérêt de rédiger cet article ? » nous demanderez-vous avec raison.
Parce que nous voyons beaucoup trop de jeunes auteurs qui se perdent dans une quête du « style absolu », dans l’imitation d’autres auteurs ou pire encore, qui prennent le parti de faire avec une « absence de style ». Il nous est apparu alors judicieux de remettre les pendules à l’heure !

Le style est inhérent à toutes les plumes d’auteur

Oui ! La vérité réside peut-être dans cette sentence là : « point d’effort à chercher votre style, vous l’avez en vous ! »
Le « style » n’est pas une compilation de méthodes de travail, le « style » n’est pas non plus un calque ou un cahier des charges qu’il vous faut suivre à la lettre et appliquer dans chacun de vos textes, et surtout, le « style » ne s’apprend pas !

Prenez l’exemple de peintres si cette affirmation ne vous convainc pas. Personne n’a jamais appris à Picasso l’art du cubisme, personne n’a jamais murmuré à l’oreille de Rembrandt les secrets du clair-obscur comme personne n’a jamais imposé la délicatesse et la luminosité des mythologies grecques à Boticelli.

Comme une bonne morale d’un roman de Paulo Coelho, ne parcourez pas le monde entier à la quête de votre « style », de ce Graal tant convoité, parce qu’il est déjà en vous.

Le style s’exprime à travers vous

Cependant, qui dit « style en vous » ne dit pas « style utilisé ». Le plus admirable des conseils que nous pouvons vous donner en matière de « style », ce serait l’exercice régulier de l’écriture. Écrivez sur tout et n’importe quoi, écrivez sur votre vie, sur vos fantasmes, sur vos réflexions, sur une idée et pourquoi pas… écrivez une nouvelle. Ne cherchez pas à rédiger le roman entier tout de suite. Si vous faites bien attention aux tournures que vous employez, aux éléments qui vous inspirent, aux moments où vous avez l’impression que votre imagination s’emballe, que votre excitation s’empare de vos mots et que votre plaisir d’écrire est à son paroxysme… arrêtez-vous et regardez vos feuillets ! Car là vous toucherez du doigt votre « style » à l’état brut, comme un nouveau né, comme un diamant pas taillé.

Cependant, ne croyez pas que ces écrits sont ceux qui lèveront les foules et vous ouvriront les portes du Salon du Livre de Paris. Le nourrisson doit être éduqué avant de devenir un Homme, le « style » doit être travaillé pour devenir de la littérature.

Le style se travaille et se dresse

Comble de l’ironie, nous n’allons vous donner aucun conseil pour dénicher votre « style », mais plutôt pour vous le limiter.

Imaginez un chiot que vous aimeriez dresser pour en faire un chien d’aveugle. S’il a les prédispositions d’affection et d’intelligence pour aboutir à ce projet, il risque dans les premiers temps d’être trop câlin, trop attentionné, trop joueur voire trop vif. Les dresseurs ont alors pour mission de contenir cette vivacité, de canaliser cette énergie au profit des bons gestes et de leur apprendre à aimer leur maître sans leur sauter dessus.
C’est un peu la même chose pour votre « style ».

Le « style » doit être légèrement ressenti par les autres.
Il a tendance à prendre le pas sur l’écrit et sur la compréhension du texte. Qui ne s’est jamais perdu dans une tirade que l’on trouve exceptionnelle en l’état mais qui semble illisible pour quiconque s’intéresse à notre récit ?
Le rôle du bêta-lecteur est essentiel ici : s’il lui est impossible de vous prescrire un « style » particulier, il est à même de vous dire quand votre « style » est trop prégnant, étouffant et quand il s’agit de le limiter un peu. Faire lire ses textes aux autres est essentiel pour doser son « style », parce que l’auteur lui-même est parfois incapable de juger. Juger son propre « style », cela revient à se juger soi-même. Et l’égo n’est pas toujours disposé à cet exercice.

Le « style » doit rester naturel et inspiré : inutile de le forcer.
De façon plus vulgaire, si vous sentez que ça ne vient pas, ne vous l’imposez pas. Parfois, le « style » est aussi présent dans la retenue. Votre manière d’écrire est un peu une recette de cuisine : il ne suffit pas de mélanger les mêmes ingrédients pour obtenir un plat de goût, il faut savoir ajouter ou retirer telle épice ou telle sauce et ressentir ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Si vous pensez qu’il y a déjà assez de sucre, n’en rajoutez pas parce que vous avez lu qu’il fallait atteindre les 250g.

Le « style » reste subjectif !
S’il ne plaît pas à votre sœur ou à votre partenaire, il n’est pas forcément mauvais. Croyez-vous que le style vestimentaire plaît à toutes les mères d’adolescents ? L’objectif, c’est qu’il vous plaise à vous car c’est lui qui sera le moteur de votre écriture. Mais comme pour tout, veillez à ne pas l’imposer aux autres comme un caractère absolu.

Le « style » ne se dispense pas des règles de grammaire et d’orthographe.
Avoir un « style » c’est bien. Mais conserver les bonnes manières, c’est toujours plus charmant. Qu’importe donc votre façon d’écrire, il vous faut respecter les règles de la grammaire et ne pas, sous prétexte de votre « style », vouloir les réinventer ou les supprimer à votre guise. Un « style » est d’autant plus logique et apprécié lorsqu’il s’insère dans une narration irréprochable, quand il s’exprime à travers les codes qui sembleraient académiques. La clef du succès, c’est lorsque le lecteur remarque le « style » malgré la grammaire française. A l’inverse, remarquer le style parce que la grammaire est chahutée ou violentée souligne une connotation négative.

L’absence de style est une fausse bonne idée

Certains auteurs – que nous ne nommerons pas – voudraient nous faire croire que le secret de leur réussite s’attache à leur absence de « style ». C’est aussi amusant que si un chanteur nous racontait que le secret de sa voix viendrait de son absence de cordes vocales.

Non, amis auteurs, le « style » est inhérent à tout texte. Si l’on voulait pousser la plaisanterie plus loin, nous pourrions dire que la revendication de l’absence de style est en soi un « style ».

Cette ânerie est souvent motivée par la confusion entre « avoir du style » et « bien écrire ». Tout les auteurs ont un « style » mais tous ne savent pas « bien écrire » car « avoir un style » ne suffit pas.

Nous ne croyons pas pour autant avoir révolutionné le monde du livre grâce à cette petite mise au point. Toutefois, au détour de plusieurs articles du web sur l’écriture, beaucoup de conseillers éditoriaux semblaient savoir comment vous apprendre votre « style ».
Notre petit article rappelle simplement qu’aucun « pouvoir des trois » n’est nécessaire à la découverte de votre « style ». Suivez les conseils de Socrate : « Connais-toi toi-même » et n’allez pas chercher votre « style » chez les autres !

N.B : La question est discutée sur le forum http://imperialdreamer.forumsline.com/t4440-question-de-style

2 réponses à to “Comment avoir un « style » d’écriture ?”

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