Le vocabulaire des éditeurs

Les éditeurs emploient un jargon que vous serez susceptibles de rencontrer si vous venez à publier un ouvrage. Plutôt que d’ouvrir systématiquement votre dictionnaire ou demander à votre éditeur la signification de plusieurs termes (ce qui risquerait de souligner votre amateurisme), ce petit cours est un récapitulatif plus ou moins complet des mots ou expressions employés dans le milieu éditorial.


Anthologie : C’est un ouvrage composé de plusieurs textes qui ont entre eux une certaine cohérence, ce qui fait son principal intérêt. Elle peut être constitué d’un seul et même auteur, ou de plusieurs, suivant le choix de la maison à ce sujet.

Un AT ou Appel à Textes : les inconditionnels d’ID commencent à savoir sa signification, mais il faut bien le préciser. Un appel à textes est un organisme, une maison d’édition, un organisateur de concours etc. qui recherche un texte (nouvelle, novella, romans) sur un thème précis (fantastique en l’occurrence pour nous, mais aussi sur un polar, ou tout simplement avec une obligation de placer une phrase ou une citation !)

Bon à tirer: Dernière épreuve (= dernières corrections, lorsque l’éditeur et l’auteur sont ok pour la finalité du texte) de l’œuvre qui est envoyée à l’imprimerie. C’est ce qui marque la finalité de l’ouvrage et ce qui indique qu’il sera tiré à plus ou moins grand nom d’exemplaires. Ce bon à tirer doit être signé (signature du contrat généralement), daté et il doit comporter le nombre de tirages prévus pour l’ouvrage.

Collection : Les éditeurs ont bien souvent des collections. Elles paraissent anodines lorsque l’on cherche la ligne éditoriale de la maison sur leur site, mais c’est en vérité la première chose à regarder. Si la ligne éditoriale n’est mentionnée nulle part, ne baissez pas les bras en vous disant que vous enverrez votre manuscrit coûte que coûte. Il suffit d’aller voir leurs collections qui regroupent plusieurs ouvrages d’une même trempe. De ce fait, vous pourrez vous établir leur ligne éditoriale et voir si votre manuscrit correspond à ce que la maison édite.

Correcteur : Après que l’éditeur a sélectionné votre manuscrit, celui-ci passe entre les mains d’un correcteur (correcteur qui peut aussi être à la fois l’éditeur lui-même) qui est chargé de relever toutes les erreurs de grammaire, syntaxe, orthographe et style en général. C’est donc lui qui s’occupe des épreuves à renvoyer à l’auteur (parce que le travail se fait conjointement). C’est celui qui finalise l’ouvrage.

Épreuve : c’est ce qu’envoie un éditeur à son auteur lorsque celui-ci doit revoir son texte. Il ne faut pas se leurrer, tout écrit, aussi génial soit-il, a besoin d’être revu, même après l’envoi du manuscrit (même si vous estimiez qu’il était parfait). Car l’éditeur peut lui-aussi avoir ses exigences et peut vous demander de changer tel ou tel passage. On pourrait donc mettre en relation ce terme avec le sens populaire du mot « épreuve », puisque, d’une certaine façon, l’éditeur met à l’épreuve son auteur pour qu’il améliore son texte. Suivant les maisons d’édition, il y a plus ou moins d’épreuves (et selon le souhait de l’auteur). C’est un long travail (de plusieurs mois) avec le correcteur de la maison d’édition. Auteur et correcteur échangent leurs corrections sur le texte et le travaillent ensemble jusqu’à la fin.

Manuscrit : abus de langage dans le monde de l’édition. Dans sa définition originale, un manuscrit est un texte rédigé à la main. Un conseil: n’envoyez jamais un texte écrit à la main chez un éditeur. Le progrès a eu raison de tout et les éditeurs n’accordent plus aucune importance à ce type de support. Nous devrions d’ailleurs dire « tapuscrit » ce qui convient déjà mieux à ce que représente ce type de support. C’est donc ce qu’envoie l’auteur à la maison d’édition lorsqu’il veut soumettre son œuvre. C’est donc l’histoire telle qu’elle le sera (plus ou moins) dans l’ouvrage final.

Nouvelle : C’est un récit court et incisif qui compte entre 300 et 70 000 signes. Il y a plusieurs règles à respecter, comme une seule intrigue et un nombre restreint de personnages.

Novella : Texte qui compte entre 70 000 et 200 000 signes. On l’appelle aussi un court-roman. Elle se place entre la nouvelle et le roman. Elle a donc une intrigue qui doit être dominante mais un nombre de personnages plus élevé.

One-Shot : Roman qui raconte une histoire en un seul volume (l’inverse d’une trilogie).

Planning de parutions : A faire très attention ça aussi. Lorsque la maison affiche sur son site que son planning est bouclé, c’est qu’il ne faut pas espérer être sélectionné chez eux. Le planning est le calendrier où ils se réservent l’élaboration d’un ouvrage. S’il est bouclé c’est qu’ils ont bouclé leur budget et qu’ils ne publieront rien d’autre avant que le planning soit rouvert. Et votre manuscrit pourrait directement aller dans la corbeille (ce qui serait fort dommage pour l’écologie ^^).

Recueil : De nouvelles ou de poèmes. Sur ID nous avons souvent fait un abus de langage. C’est un ouvrage qui recueille (le terme est bon sur ce coup là) plusieurs textes. Ils peuvent avoir un fil conducteur comme pas du tout. La différence avec l’anthologie, c’est qu’un recueil ne doit être écrit que par un seul auteur !

Roman : Si vous suivez la logique, c’est un texte qui compte plus de 200 000 signes. Attention toutefois, beaucoup de maisons d’édition demandent 500 000 signes minimum. Je ne peux guère vous le définir mieux que ça, tout le monde sait à peu près à quoi ressemble un roman. Si je m’avance plus, je serais contraint de définir chaque genre de roman et ça peut durer un moment ^^’.

Signes : Le texte se compte en nombre de signes, espaces compris. Il peut paraître stupide par rapport au calcul de pages pour se faire une idée de la longueur de l’ouvrage, mais il est en fait essentiel. D’un format à l’autre, de marges plus ou moins grandes, le nombre de pages peut changer. Celui de signes ne sera jamais modifié. Les éditeurs imposent généralement un nombre de signes pour leurs AT. L’astuce pour les compter (plutôt que de les compter un à un sur votre écran) pour les utilisateurs de Word et OpenOffice:

Outils => Statistiques. Le nombre de signes vous est donné.

Synopsis : C’est un résumé ou un plan qui raconte d’une manière très succincte l’histoire de votre texte. Le synopsis ne doit généralement pas dépasser les deux pages ! C’est un moyen de plus en plus utilisé par les maisons d’édition (au grand damne des amoureux des lettres) car il facilite la sélection des textes. En contrepartie, il restreint le choix sur l’histoire et non sur le style de l’écrivain.

Retrouvez ce cours sur le forum : http://imperialdreamer.forumsline.com/les-cours-f35/le-vocabulaire-de-l-edition-t1216.htm.

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